L'auberge du Cochon Gras

Cette auberge, située à un point central sur la place du marché et l'endroit où la majorité des commerçants se rassemblent le soir pour boire l'argent qu'ils ont gagnée. Son propriétaire, un grand et gros homme joufflu, Gontrand Rosewelt, nous donne l'impression que le nom de l'auberge fut tirée directement de la description de son physique. Cela n'en fait pas pour autant un mauvais cuisinier : ses plats sont très appréciés de la clientèle. Sa femme, Lisanne, toujours magnifique malgré ses 45 ans, porte ses cheveux noirs jusqu'au bas de son dos, la laissant paraitre encore plus grande qu'elle ne l'est déjà. Contrairement à son mari elle a conservée sa taille de guêpe malgré les généreuses portions de nourriture de celui ci. Ses longs doigts font parfois frémir certains clients qui l'appellent la "bonne sorcière". Ce couple d'age mur fait rouler l'auberge depuis près de 20 années. Spectacles et prestations de toutes sortes sont présentées sur la grande scène au centre de la salle a manger, où plusieurs artistes bien connus tel Léon le Magnifique, un luthier très connu, se sont produits.

L'auberge avait été peu touchée par l'attaque, les habitués de la place avait tôt fait de repousser les vandales désirant s'en prendre à leur endroit préféré. Malgré tout, quelques fenêtre restent à changer. Gontrand s'affairait à la cuisine pendant que sa femme s'occupait de remettre la salle à manger en place pour le soir. Sur des affiches placardées un peu partout dans l'établissement, on pouvait lire que Léon le magnifique lui même viendrait faire une prestation le soir. Tout avait été mis en place pour que l'endroit soit fin prêt à accueillir une cinquantaine de personnes. Le déjeuner tirait à sa fin, les quelques clients commençaient à quitter pour leur besogne journalière.
Un jeune homme descendit vers le comptoir de service. Vêtu simplement, ses longs cheveux châtains en chamaille, il se frotta la barbichette, venant tout juste de se réveiller.

- Bonjour Gontrand, alors que nous as-tu préparé de bon ce matin?

L'aubergiste, sourire aux lèvres comme toujours, lui apporta une généreuse assiettée de sa "Surprise du matin" : un mélange d'oeufs, saucisses et jambon dans une sauce épaissie avec du fromage. Ses dents grichèrent à la vue de l'assiette, calculant le temps que cela prendrait perdre tout le poids gagné en avanlant la simple mixture. Gontrand se mit à rire

- Hahaha! Selem, tu ne changeras donc jamais. Alors tu es prêt pour ce soir? J'ai entendu dire qu'il y avait même des nobles intéressés à t'entendre.

Le jeune homme sourit en coin

- J'ai su. Une femme en particulier m'a envoyé une lettre. Elle dit vouloir organiser une prestation au chateau. Je me demande combien les nobles paieront ..

L'aubergiste partit à l'arrière chercher un plateau plein de grosses choppes fraichement lavées. Il prit un linge derrière le comptoir et commença à essuyer, regardant la salle a manger

- Très cher, profites en. Le refuge a besoin de moyens encore, la jeune tenancière a peine a payer toutes les réparations par elle même. Elle a eu de l'aide de l'homme qui a protégé l'endroit.. tu sais, celui avec l'armure de Lion qui a terrassé la bestiole.

Selem plongea sa fourchette dans la mixture, prenant une bouchée. Il continua de sourire, faisant un non de la tête. "Ce n'est pas Claus qui a tué le démon, c'est Tiji Rikimaru.." pensa-t-il, mais si un homme devenait héros du peuple, cela aiderait la populace à se remettre de l'assaut. Un symbole tel que lui serait important.

- Combien tu me donnes ce soir?

De sa poche de tablier, Gontrand sortit un morceau de papier et le tendit à Selem, face contre le comptoir. Ce dernier le prit et regarda, machouillant son déjeuner.

- MMmmhh c'est bien. Le montant total ira directement au refuge. Engage des maçons, des charpentiers, des vitriers, tout ce que tu peux trouver. Et paie les bien. Fait les venir aujourd'hui si possible. Fait signer sur la carte "De tout mon coeur". Je dois rencontrer la femme qui veut que je me produise au chateau.

Le gros homme acquiesca d'un hochement de tête. Il retourna dans l'arrière boutique. Selem se leva, repousant son assiette à moitié terminée. Il remonta à l'étage.

Une des portes a l’étage s’ouvrit. Très lentement un museau sorti par l’ouverture puis une patte vint frotter le museau, puis Evelyne sortit totalement de la chambre. Son dos était courbé et ses oreilles rabattu. Ses bras pendaient le long de son corps, ses yeux mi-clos, elle avançait d’un pas lent et endormi. Seul ses vêtements qui accentuaient ses atouts la rendaient plus intéressante. Quand elle croisa Salem elle ne fit que lever la mains en signe de bonjour et commença a descendre vers le comptoir. Rendu à celui-ci elle s’assit à un tabouret et se coucha la tête sur celui-ci, ces mains en tant qu’oreiller. Elle poussa un petit bâillement, puis son museau sembla un peu remuer. Elle ouvrit la bouche, lentement et laissa sortir de sa voix suave quelque mot dont le ton endormi venait amoindrir la beauté.

- Pourrais-je avoir une demi-portion. J’ai pas le goûts de prendre du poids, sa nuirait à mes affaires.

Lentement elle se gratta l’oreille droit de sa patte et souris doucement baissant un peu la tête pour suivre encore plus sa patte.

Selem observa les courbes de la jeune félidée. Il était difficile pour un jeune homme de son âge de résister à un corps tel que le sien.

Lorsque Elvyne se coucha sur le comptoir, Gontrand se mit à rire

- La nuit a été dure petite félidée? N'ait pas peur, j'ai un bon petit remontant pour toi!

Il lui servit une "demi" portion à la Gontrand, bref une potion complète avec une cuillère en moins. Il lui emmena aussi un bol de lait chaud dans lequel un morceau de gousse de vanille flottait.

- Lisanne a dit que c'était très bon pour le moral des filles. Si tu veux quelque chose de plus fort t'as qu'à demandé Elvyne. On a une grosse soirée ce soir, te faut être en forme!

Il retourna à ses choppes.

Son museau remua encore mais cette fois si elle leva la tête et regarda avec un grand sourire le bol devant elle.

- Tu me gattes…

Elle regarda le contenu blanc attentivement, puis son pelage strier de bande noir et retourna son regard vers le liquide tant adoré. Doucement, elle releva le bol et donna quelque coup de langue pour savourer son péché mignon. Puis quand elle arriva a la gousse de vanille, elle la prit doucement dans ses mains et l’amena a ses lèvre. Elle s’humecta les lèvres des quelques gouttes qui était rester accrocher a la gousse. Puis la déposa dans le bol. Après avoir fini son bol elle releva la tête et s’étira de tout son long et souri par le fait même.

- Ton épouse et toujours bonne conseillère. Peut-être devrais-tu lui laissez ta place, au moins les demi portions auront peut-être l’air de demi-portion.

Elle lui fit un doux sourire et se mit a manger doucement de son plat. Après avoir manger la moitié plus une cuillère elle appuya ses coude sur la table tenant ses mains vers le plafond et déposa son visage dans le petit support que ces mains créer.

Gontrand sourit

- Ma femme! Jamais! Non mais qui comprend mieux les estomacs que moi? Je suis passé maitre dans cet art qu'est manger. Qui d'autre est aussi bien placé que moi, le grand Chef de la portion, le Vizir de la cuillère!

Il pouffa de rire. Lisanne passa derrière lui, des assiette à la main et lui asséna un coup de coude dans le côté. Il ravala son rire mais s'y remit de plus belle lorsqu'elle n'était plus la.
Il désservit le couvert Elvyne, la laissant songer. Lisanne passa derrière elle

- Tout va bien petite? Nous allons avoir une grosse soirée ce soir. J'espère que tu es prête. Notre invité en est un tout spécial..

Elle s'approcha de l'oreille de la Férian, juste assez loin pour qu'elle entende un chuchottement

- ... Léon le Magnifique..

Elle releva la tête droite, repartant sur son service. Léon le Magnifique ne s'était pas produit depuis 5 années à Redcratsever. Selon les rumeurs, il est bien aimé du peuple pour sa dévotion envers celui ci. Il se produit en spectacles dans diverses auberges au travers le continent, racontant et chantant des histoires oubliées.

Elle grommela un peut et regarda Lisanne mécontente. Son poil s’était un peu hérisser mais très faiblement, simplement pour montrer qu’elle était mécontente. Leon le magnifique, un simple voyageur qui savait raconter, mais elle savait qu’elle avait une plus belle voix que lui, elle en était sur. Elle griffa un peu le comptoir pour laisser sortit un peu son mécontentement et dit de sa voix suave mais avec un ton hautain.

- Leon le magnifique… pouah je suis certaine que si j’aurais voyagé plus tout le monde apprécierait bien plus ma présence. J’ai été tout de même élevé par le meilleur. Tu sais bien que j’ai une belle voix, mais moi je préfère rester ici car c’est pas en voyageant qu’on apprend les dur labeur du travaille.

Un brin de tristesse traversa son regard quand elle parla de celui qui l’avait élevé. Puis elle se retourna vers Gontrand et dit de la même voix.

- Si il y avait plus souvent des personne de marque qui viendrait je suis sur que ton auberge serait rendu riche grâce a moi. Leon le magnifique…. C’est juste un voyageur …

Elle grommela un peu et se releva pour aller ramasser les tables qui était libre.

Lisanne regarda la jeune Féline puis son mari.

- Il pourrait l'aider j'en suis sure.

Gontrand leva un sourcis, intrigué.
Lisanne attendit qu'Elvyne eut achevé sa besogne avant de l'interpeler.

- Elvyne, j'ai une question à te poser : désires-tu chanter et te produire en spectacle? Il y a quelqu'un ici qui pourrait t'aider si tu veux bien mettre ton orgueuil de coté.

Elle garda son air froid et strict habituel, ne laissant rien sous entendre par ce fait.

Elvyne regarda Lisanne intriguer. Son regard prouver l’intérêt qu’elle avait dans la proposition mais elle tenta de ne laisser rien d’autre paraître. Elle s’approcha de Lisanne et leva 2 doigts dans les air avant de voir de sa voix douce.

- Un, je n’ai pas un orgueil mal placé… je dis juste que son titre…. Le magnifique est exagéré. Deux, si sa me permet de prouver a tous et a chacun que je suis la meilleure chanteuse du royaume alors oui.

Elle baissa les doigts et alla par habitude se gratter un peu derrière l’oreille. Puis quand lele eut fini d’apprécier ce moment elle rapporta son regard sur Lisanne.

- Donc oui je suis intéresser… mais qui est cette personne … et comment être sur qu’elle remarquera mon talent.

Au fond d’elle elle était très heureuse de la proposition, car celle-ci pourrais lui permettre de prouver a félix qu’elle n’a pas abandonner ce qu’elle avait tant apprécier faire avec lui.

Lisanne sourit, semblant satisfaite

- Bien! Chambre 4. Cogne, il te répondra. Je vais te remplacer pour le service du diner. Il sait apprécier le talent.

Elle passa son chemin, comme si Elvyne n'existait pas, la laissant décider par elle même si elle irait à l'étage.
La salle a manger commenca à se peupler pour le service du diner. L'aubergiste et sa femmes accélérèrent la cadence.

Madeline regarda des deux côtés de la calèche. Elle ordonna au cocher de se garer dans une ruelle pas très loin du bâtiment. Étant un soldat bien entrainer, il pouvait faire face à toutes éventualités : surtout que ses armes étaient cachées dans le repose pied du devant.
Les deux femmes descendirent, essayant de ne pas paraitre trop dans la foule de gens. Elle se tinrent toutes deux devant la porte de l'auberge du "Cochon Gras". Casimir soupira
- Pourquoi les auberges ont elles toujours des noms terribles?
Elles entrèrent à l'intérieur.

Quelques clients se retournèrent vers elle, intrigués. Lisanne, qui se tenait près d'une table, termina sa besogne et alla répondre aux deux femmes
- On peut vous aider avec quelque chose?

Madeline avait scruté l'intérieur de l'auberge rapidement et n'hésita pas à incanter une formule spéciale permettant de détecter le niveau d'hostilité. Personne ne paraissait suspect. Elle fit un geste de la tête à Casimir. Cette dernière s'addressa à Lisanne à voix basse.

- J'avais rendez vous avec un dénommé Selem. Où puis-je le trouver?

Lisanne regarda Madeline attentivement ; cette dernière avait troqué ses couleurs de Redcratsever pour les anciennes couleurs des protectrices de la Reine lorsqu'elle était encore jeune. Un bleu turquoise brodé de symboles religieux noir et or. Ce vêtement avait vu la guerre, il en portait les cicatrices.

- En haut, deuxième porte à droite.

Lisanne les regarda monter à l'étage, les dents serrées. Elle détestait la noblesse à un point tel que, si elles n'avaient pas été invitées par Selem, elle les aurait obligées à sortir de l'endroit. Elle retourna au comptoir près de son mari
- Elle est la. C'est ce que je croyais, il a invité la "putain" du Prince..

Gontrand se mit à rire

- Ma femme! Allons! Elle n'est pas plus pire que les autres femmes de ce royaume. Si elle peut faire la différence pour les gens du peuple, tu parlerais autrement.. maintenant va servir les clients, reste plein de travail encore a faire avant ce soir.

La salle était fin prête à accueillir les invités. Gontrand avait fait venir son cousin Bernard afin qu'il s'occupe de la "perception" à l'entrée de l'auberge. Un vieil homme rabougris, plus une dent dans la bouche était l'unique accompagnement que l'artiste allait avoir durant sa représentation. Il connaissait tous les récits et les refrains des chansons de Léon; c'était vrai "fan". Coopérer ainsi dans le spectacle était pour lui un immense honneur.

Lisanne et Gontrand avait terminé de préparer le repas. Des choppes étaient placées sur le comptoir, attendant d'être remplies.

Lorsque les derniers marchands fermèrent boutique, les spectateurs commencèrent à arriver.

Après une dizaine de minutes, la salle était bondée. Les dernières places restantes était debout dans le fond de la pièce, adossé au mur. Un immense vacarme résonnait : jamais l'endroit n'avait été aussi peuplé!

Claudia était venue livrer un colis à Gontrand. Elle se fraya un chemin parmis les gens entassés jusqu'au comptoir où l'homme était loin de chômer

- Eh la p'tite! Quel bon vent t'emmène?

Claudia sourit faiblement à Gontrand, fatiguée

- Je venais te livrer les tabliers que Lisanne m'avait demandée. Je pourrais te donner un coup de main pour le service aussi si tu le désires. J'ai besoin d'un peu d'argent pour le refuge..

Gontrand se mit à rire

- Mais p'tite! Avec tous les ouvriers qu'il y avait là tu ne penses pas que ça en a fait assez! Ils ont pratiquement tout refait les fondations en une seule journée! Assied toi et apprécie le spectacle!

Claudia soupira. Elle se dirigea vers l'arrière boutique chercher un tablier. Elle ne pouvait pas rester assise pendant que Claus luttait pour vivre. Elle devait lutter elle aussi.

Elvyne descendit les escaliers accompagné de Selem. L'assemblée se tut soudainement, acclamant son héros. Ce dernière prit Elvyne par la main et l'entraina sur scène. Il l'incita à saluer son public avant de commencer son discours

- Chers amis, ce soir est une soirée toute spéciale. Redcratsever a vécu de durs moments, mais ses habitants sont forts. Alors nous chanterons et danserons cette force qui est notre, en hommage à ceux qui nous sont chers. Je vous présente, tout d'abord, Elvyne.

Il la pointa. L'assemblée applaudit très fort. Il commença un poème, accompagné de quelques accords au luth.

- D'une beauté exceptionnelle, comme une fleur qui au printemps embrasse le soleil, une voix hypnotisante, des chants et des rimes grandioses, laissez la enchanter vos oreilles. La voici...

Il descendit de la scène, laissant la place à Elvyne.

Elvyne regarda l’assembler tenant son arc contre elle, puis elle murmura doucement à Félix et le montra a tous et chacun le tenant fièrement devant elle une larme coulant déjà sur le bord de son œil. D’une voix douce et mélodieuse elle prit parole pour dire quelques mots avant tout.

- Vous connaissez tous ceci. Une armes, l’une de ces choses qui cause la perte de ceux à qui l’on tient le plus. Qu’il soit innocent ou non, qu’ils veuillent défendre ou détruire, ces armes nous arrache toujours les nôtres sans que nous puissions dire un mot. Cet arc appartenait à mon père adoptif, Félix, un homme qui par sa bonté avait accueillie une jeune férian abandonné. Mais cette arc, il l’avait ranger, il ne l’utiliser plus que pour nous nourrir ou nous protéger. C’était cela l’enseignement de mon père, vivre non pas par désirs d’avoir plus, mais pour protéger ceux à qui l’on tient. Malgré tout les moqueries qu’il avait été soumis à cause de mon adoptions, malgré les menaces et autres chose. Il n’a jamais lever son arc contre un être humains. Il ne voulait plus jamais voir les larmes d’un enfant qui coulent, les cris d’une mère qui a perdu son petit soldat. D’un père, se noyant dans l’alcool pour oublier la douleur. C’est en l’honneur de cet homme que je chanterait se soir et en l’honneur de tout ceux et celle qui ont du côtoyer les atrocités de la guerre et qui ont perdu un être chers par le fait même.

Elle se retourna doucement et alla accrocher son arc aux murs et en hauteur pour que tous le voient. Puis elle prit une grande respiration et commença à balayer la salle du regard avant de dire quelque dernier mots.

- Voici pour vous esprits de tous ceux qui nous tiennes a cœur. Voyais tout ceux qui sont la présentement et qui vous rendront hommage. Nous ne vous oublieront jamais.

Elle fit une petite pose et ferma les yeux avec douceur. Puis doucement quelque larmes se remirent a couler et la chanson débuta. La même chanson qu’elle avait chanter à Salem, mais qui par l’ensemble des gens présent semblait pris d’une touche magique. La tristesse et la mélancolie était la basse de sa chanson, mais jamais elle ne faussa dût à cette tristesse sa voix rester pure et mélodieuse, elle semblait même animer d’une plus grande douceur que la dernière fois comme si sa voix était mélanger avec les âmes des disparus. Puis lentement la chanson s’évanouit, faisant disparaître l’âme des morts, l’âme de Félix. Elle ne dit rien après qu’elle eût finit. Lentement elle ouvrit les yeux laissant couler plus de larmes qui tombèrent sur le sol. Elle resta la muette en larmes et balaya du regard les gens de l’audience.

L'audience resta silencieuse un long moment. Quelques sanglots se firent entendre, mais la majorité des spectateurs regardaient la jeune Férian, ébahis. Après un bon moment de silence l'audience se mit à applaudir et à siffler la jeune femme. Ce fut un vrai succès.

Selem attendit qu'Evlyne descende de la scène avant d'entamer une chanson. Le vieil homme et une jeune femme jouant de la tambourine montèrent derrière lui. Il fit son introduction.

- À tous ceux que nous aimons.. ils sont toujours avec nous, marchant à nos côtés, nous épaulant. Je traduit cet hymne en hommage dans le langage de nos ancètres.

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Elvyne redescendit en prenant son arc. Elle se plaça, parmi les gens de façons à pouvoir regarder Selem. Elle garda son doux sourire comme si elle n’avait jamais pleuré. Puis quand il se mit a jouer elle l’écouta en souriant se laissant bercer par la musique, fermant les yeux et savourant la musique. Elle avait plaçait en descendant de scène son arc en bandouiller et ne fit que tenir la corde tout au long de la chanson. Son regard était remplie de douceur envers Selem à chaque instant. Il lui avait donné une chance, et tout le monde l’avait adorer. Elle était sur que Félix serait fière d’elle ou il est. Une petite larme alla s’immiscer sur son œil mais elle l’en empêcha aussitôt. Elle avait assez pleurer, maintenant il fallait qu’elle redevienne forte.

Selem fit une révérence à la fin de sa chanson, la foule devenant folle de bonheur. C'était sa préférée, un symbole du passé pour le présent qu'il avait recueilli durant ses voyages.
Il entonna un autre chant, un peu plus gai celui ci. La foule était en délire, les applaudissements, cris de joie, sifflements.

Pendant le spectacle, Claudia circula pour ramasser les choppes et faire une nouvelle tournée. Elle arriva à Elvyne lui souriant

- Je te sers quelque chose? C'était très touchant, j'ai adoré ta pièce. Tu te produits souvent ici?

La jeune femme semblait très fatiguée, son visage en témoignait.

Elvyne siffla après lui et applaudit ensuite. Puis, quand la femme vint lui parler elle la regarda au début avec un petit sourire et quand elle vit la fatigue dans son regard son regard devint neutre et froid. Elle la prit par les épaules et la força à s’asssire la regardant mécontente dans les yeux.

- Oui … sa m’arrive souvent de me représenter ici … mais pas comme chanteuse. Donc tu arrête de me voler mon emploie et tu t’assit… non mais… Il faut que je me représente une fois pour qu’on essaye de me remplacer.

Sa voix était autoritaire mais son regard redevint doux pendant qu’elle parlait. Elle lui fit un petit sourire pour lui faire comprendre subtilement qu’elle faisait tout cela pour qu’elle se repose et non par méchanceté. Puis elle commença a faire la tourner et ramasser, ce qu’elle avait commencer 2 ans avant sa mort.

Claudia chigna un peu. Elle n'aimait pas se faire forcer mais elle était à bout de forces. Si elle aidait c'est qu'elle voulait bien et le pourboire allait lui donner un coup de main pour payer la rénovation du refuge. Elle leva la tête vers "Léon le Magnifique"; il portait bien son nom. Elle l'écouta pendant un bon moment et ne pu s'empêcher de laisser couler quelques larmes, cachant son visage dans sa main pour le pas le laisser paraitre. Lorsqu'elle releva les yeux, Léon chantait, en sa direction, comme si c'était pour elle. Il lui fit un clin d'oeil : elle sourit. Elle resta à l'écouter pendant un moment. Un flash lui vint a l'esprit. Elle se fraya un chemin pour retourner vers le comptoir.

- Je vais y aller Gontrand. Je suis désolée. Je.. m'inquiète pour Claus.

Gontrand lui sourit

- Allez va! Faut que tu t'occupes de lui un peu! Le pauvre homme, tu sais à quel point il t'aime bien.

Claudia prit ses affaires et reparti rapidement.
Elvyne pour sa part, avait continué de ramasser les choppes et prendre des nouvelles commandes. Elle réussit à amasser 20 pièces en pourboire, soit une énorme somme.

Elvyne grommela quand elle vit Selem chantait pour l’autre femme… Et elle. Elle alla prendre la corde de l’arc de Félix un court moment ce qui lui ramena le sourire. Elle continua à faire la tourner des tables puis revint s’appuyer quelque seconde au comptoir regardant Gontrand avec un petit sourire.

- Maintenant tu essaye de me remplacer… tu embauche des nouvelles personne pour ramasser les pourboires. Moi alors, tu m’oublie… c’est mon travaille tu n’est mieux pas le donner à une autre… compris.

Elle eut un petit sourire sadique puis partit doucement a rire. Puis elle rammena son doux regard quelque instant sur Selem et puis regarda a nouveau l’aubergiste.

- Tu semblait la connaître … elle pis … Claus je crois … c’est le nom que tu as dit non ? Des amis a toi ?

Gontrand se mit à rire. Il remplit une choppe et la mit sur le comptoir.

- T'inquiète pas p'tite! Jamais je te remplacerai, tu es beaucoup trop précieuse. Alors t'enfiles un tablier p'tite? Faudrait pas que tu salisse ta jolie robe.

Il remplit d'autres choppes qu'il plaça sur un cabaret. Il fit signe à Lisanne.

- Claudia nous a déjà donnée un coup de main il y a quelques années au festival après la guerre. Elle s'occupe du refuge qui fut à coté, celui pour les femmes et les enfants qui n'ont plus de maison. Tu te souviens pas?

Elvyne acquiesça et alla mettre un tablier pour protéger sa robe. Elle devait la garder propre, aux prix qu’elle avait coûter a Selem, elle ne pouvait pas la salir. Puis elle revint et sembla pensive durant un moment. Le refuge ne lui disait pratiquement rien, mais il y a quelque années elle était beaucoup plus préoccupé par au début la maladie de Félix, puis sa mort, pour se soucier du malheurs des autres. Le sien était déjà bien assez grand.

- Non… sa ne me dit rien. Mais oubli pas comment pendant un moment j’été triste. Mais… tu sais comment sa elle et Salem se connaissent, ce sont des frère et sœur, amis, … ou autres ?

Elle semblait être pas mal intriguer sur le sujet de la femme qui était venue, mais au fond d’elle-même elle ce foutait de qui elle était. La seul chose qui comptait c que Selem lui avait chanter a elle, et que elle tait entrain de prendre sont travail. Deux chose lui appartenant … plutôt non. Seul son travaille lui appartenait. Selem était simplement quelqu’un qui la aider. Sa ne pouvais être que sa et juste sa.

Lisanne vint au comptoir prendre son cabaret. Elle jeta un oeil à Elvyne

- C'était merveilleux, Elvyne. Les gens ont vraiment apprécié.

Elle repartit aussitot. Gontrand sourit

- Il ne se connaissent pas. Selem est venu ici il y a plus de 3 ans. C'est un tombeur p'tite, faut pas t'en faire avec ça. Il est jeune et beau alors il attire les jeunes femmes.

Il commença à remplir des choppes qu'il déposa sur un cabaret.

- T'en fais pas p'tite. Détend toi et profite de la veillée!

- Moi m’en faire ? pourquoi je m’en ferai… j’ai aucune raison de m’en faire tu es sur que tu n’as pas trop but et que tu n’imagine pas des chose Gontrand.

Evelyne lui arracha presque le cabaret de sous les yeux et partit a moitié offusquer. Il était fou, pour que cela la dérange sa voudrait dire que Selem lui faisait de l’effet, mais c’était impossible car seul Félix avait réussi à lui en faire et seul Félix continuerait a lui en faire après sa mort. Elle en était sur, elle en avait décider ainsi. Elle se mit a grommeler en marchant.

- Non mais … il est fou … moi … que sa me dérange… il a trop bus… c sa … il a trop bu… sa ne peut qu’être sa.

Selem fit une révérence à la fin de sa chanson. Sifflements, applaudissements et cris de joie retentirent de partout dans la salle. Des roses lancées par des admiratrices couvrèrent le sol de la scène. Il resta baissé pendant un moment avant de se relever et descendre en bas. Des dizaines de jeunes femmes en délire se ruèrent sur lui. Il sourit aux dames, se frayant un chemin vers une table. Les gens y siègeant lui léguèrent avec grande joie. Le coin fut rapidement peuplé par une tonne de gens lui posant milles et une questions.
Certaines personnes quittèrent l'endroit, toute l'action étant terminée. Lisanne ramassa et nettoya les tables vides, préparant le tout pour le lendemain matin.

Elvyne regarda les admiratrices qui se ruèrent vers Selem avec mépris. Puis se dirigea vers Gontrand et enleva son tablier le jetant sur le comptoir et appuyant ses coudes sur celui-ci pour fixer Gontrand dans les yeux. Elle semblait de mauvaise humeur.

- Il a plein d’admiratrice tout le onde lui pose des question …e t moi je me suis faite applaudir et c’était fini … c’est pas juste. Je vais aller me reposer.

Elle fit la moue pendant un moment regardant Selem entouré, puis monta sans même se soucier si Gontrand avait besoins d’elle. Rendu à l’étage elle ne fit que rentrer dans sa chambre laissant sa porte ouverte et se blottit en boulle dans son lit serrant son arc contre elle, malheureuse. Elle tournait le dos à la porte pour éviter qu’on voit qu’elle était triste.